Description

PROGRAMME DE LA FORMATION

JEUDI 14 ET VENDREDI 15 MARS 2024

À L’ÉCOLE DE CIRQUE SOL’AIR / CHERBOURG-EN-COTENTIN

 

→ La plaquette d’inscription à la formation ICI

 

Cette année propose de mettre les liens entre cirque, arts plastiques et sciences au cœur du projet de formation, en complicité avec la Compagnie Hold-Up & Co.

Chaque membre de la compagnie Hold-Up & Co vient d’un univers artistique différent (cirque, cinéma documentaire, musique, arts plastiques). Leur travail est profondément influencé par ces multiples disciplines et leur décloisonnement, de même que par le travail de terrain et les rencontres qui en découlent. La réalisation d’un spectacle n’est pas l’unique finalité de leur activité. Celle-ci prend son sens dans les passerelles qu’ils et elles créent avec les groupes qu’ils et elles rencontrent. Ces deux jours de formation seront l’occasion d’envisager – en théorie et en pratique – le cirque comme point de rencontre entre différentes démarches et pratiques artistiques.

 

CONTENU DE LA FORMATION 

La première matinée sera consacrée à la rencontre avec la compagnie et à la projection d’extraits du film Parade réalisé par Olivier Meyrou.

Avant de passer à la mise en scène de spectacles, Olivier Meyrou a réalisé des films documentaires. Il parlera de l’importance des rencontres – hors champs artistique – et du travail sur le terrain. À travers des extraits, il mettra en évidence comment la création circassienne peut faciliter une prise de parole, donner une forme à des récits personnels et transformer des situations parfois difficiles. Comment s’approprier son récit par le mouvement peut devenir un outil d’émancipation. C’est sur le film Parade qu’Olivier Meyrou et Matias Pilet se sont rencontrés. Ils ont ensuite mis en scène cinq spectacles. Ensemble, ils reviendront sur cette histoire.

 

 

Parade raconte l’histoire de Fabrice Champion : « Lors d’une répétition, Fabrice Champion est devenu tétraplégique. Alors qu’il enseigne dans les Écoles Nationales de Cirque, il rencontre Matias et Alexandre, deux élèves acrobates. Ensemble, ils inventent une chorégraphie à partir des mouvements tétraplégiques de Fabrice. Pour Fabrice, c’est le début d’une nouvelle manière de vivre sa paralysie. Pour Alexandre et Matias, c’est une nouvelle approche de leur discipline. »

Parade a forgé la philosophie du travail de Olivier et Matias. A la base, il y a pour eux l‘importance du travail de terrain où les projets prennent racine. Avec Ludovic Ritter, ils expliqueront comment l‘éducation artistique et culturelle et la médiation sont des plateformes d’échanges à multiples entrées artistiques particulièrement adaptées au cirque.

 

Avec Matias Pilet, deux demi-journées seront dédiées à l’exploration des possibilités d’expression ouvertes par l’acrobatie.

Matias Pilet et Olivier Meyrou proposeront aux participant·e·s de revisiter certaines séquences de leurs pièces, de travailler l’extrême détente ou l’extrême tension, les chutes et les relevés. De voir comment intégrer l’acrobatie dans une partition dansée ou dans des situations tirées de la vie quotidienne. Plus largement, comment intégrer le mouvement dansé ou acrobatique à son mouvement naturel. Si les outils les plus fréquemment accessibles pour exprimer un sentiment, une pensée ou se révolter passent par les prises de parole ou l’action associative et militante, l’acrobatie est un mode d’expression ouvert à tous·tes, quelle que soit l’âge, la langue ou le parcours d’un·e individu. C’est un mode d’expression non discriminant : « on bouge comme on est ». L’acrobatie offre un vocabulaire extensible à l’infini qui peut donner à voir nos analyses et l’état intérieur dans lequel le monde nous plonge. L’acrobatie a un autre avantage. Cette dépense d’énergie soudaine galvanise. Tourner en l’air fait voyager. Au-delà de l’expression d’une colère, d’un mal être, c’est l’occasion de continuer à grandir. Le mouvement acrobatique, par lui-même, est déjà émancipateur.

 

La dernière demi-journée ouvrira des pistes concrètes mêlant éducation artistique et culturelle, création et sciences.

À partir du programme de médiation organisé par la compagnie autour du spectacle Huellas, avec l’appui d’archéologues et d’une plasticienne, Bonnie Colin, en 2023 et 2024, une étude de cas des actions engagées sera faite. Ce programme a été initié par La Brèche – Pôle National Cirque. Par ailleurs, la compagnie Hold-Up and Co développe des programmes de médiation transdisciplinaire et circassienne imaginés avec Ludovic Ritter et des partenaires. La médiation est devenue un véritable moteur pour des propositions artistiques ambitieuses. Huellas, le projet de Hold-Up and Co en 2024, a été initié dans ce cadre. Partant de cet exemple, ils partageront des clés pour créer des projets qui entremêlent la création et l’éducation artistique et culturelle.

 

 

Images du spectacle Huellas au Rozel – Normandie / juin 2023 – ©Jean-Claude Leblanc

 

BIOGRAPHIES DES INTERVENANTS

Olivier Meyrou est réalisateur et metteur en scène. Il a étudié à la FEMIS (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son) puis à New-York dans le cadre de la Villa Médicis hors les murs. Il réalise plusieurs films dont Célébration – qui rend hommage à Yves Saint-Laurent – sélectionnés dans de nombreux festivals. Au théâtre, il écrit et met en scène des pièces dont Anjalousia et La Fuite, qui tournent dans de très nombreux pays.

Formé à l’École Nationale des Arts du Cirque de Rosny en 2008, Matias Pilet est à la fois attiré par l’acrobatie et la danse. Il commence à réfléchir sur la façon de danser l’acrobatie. Puis étudiant à l’Académie Fratellini, en compagnie d’Alexandre Fournier, leur recherche s’axe sur la fusion de leur corps différents et sur le mouvement dans les portés. Il suit depuis cinq ans des formations intensives autour du langage chorégraphique GAGA.

Ludovic Ritter a été responsable de la médiation à La Brèche – Pôle National Cirque. Il a créé avec Olivier Meyrou et Matias Pilet la Compagnie Hold-Up & Co dont il est aujourd’hui l’administrateur.

 

PUBLIC

  • 15 places ouvertes aux formateur·trice·s de l’Éducation nationale du 1er degré et toutes disciplines du 2nd degré.
  • 8 places ouvertes aux : professionnel.l.e.s de la Culture (artistes, chargé.e.s de médiation et d’actions culturelles et artistiques, référent·e·s culturel·le·s régionaux·ales/départementaux·ales/municipaux·les).
  • 7 places ouvertes aux : professionnel·le·s de l’Enfance et la Jeunesse (formateur·trice·s socio-culturel·le·s, formateur·trice·s d’éducateur·trice·s, formateur·trice·s BPJEPS et DEJEPS…).

 

SPECTACLES PROPOSÉS EN LIEN AVEC LA THÉMATIQUE

Derby – Compagnie UNA
La Brèche – Cherbourg-en-Cotentin, répétition générale le jeudi 14 mars à 21h (gratuit)

Sport inclusif, extrêmement physique, technique, il a la particularité d’être mis en scène comme un véritable show et agit comme un révélateur intime de la personnalité pour celles qui le vivent. Le Roller Derby, ce sont surtout des valeurs incontournables pour les pratiquantes. Il y est question de solidarité, d’autogestion, de refus du corps normé et de l’affirmation de soi. Inspirées par les histoires des actrices de ce sport, nous suivrons dans ce spectacle leur parcours initiatique, intime et collectif, à travers le dépassement, la virtuosité et la chute, élément central de ce sport.

 

Suzanne : Une Histoire (du cirque)– Compagnies Association du Vide et Avant La Faillite
Le Vox – Cherbourg-en-Cotentin, le vendredi 15 mars à 19h

Au départ, il y a une rencontre. Celle d’Anna Tauber et Suzanne Marcaillou.
Elle a 88 ans et a toujours vécu à Toulouse. De 1948 à 1965, elle a présenté dans le monde entier un numéro de cirque : Les Antinoüs, un duo de cadre aérien avec Roger, son mari. À travers son récit, les documents et le matériel qu’elle a conservés, on retrace la vie des cirques de cette époque. Anna Tauber a vu dans cette rencontre, l’urgence de garder une trace, vivante et accessible, de cette mémoire précieuse. Sa volonté est de fabriquer, avec cette mémoire, une forme de spectacle vivant entre conférence et spectacle, et un travail acrobatique au cadre aérien à partir de ce cirque d’hier nourri des élans d’aujourd’hui.